
Sébastien Langloÿs, sculpteur de légendes

Quel est donc le point commun entre Claude Nougaro, Simone Veil, René Goscinny, Charles De Gaulle, Frédéric Mistral, Carlos Gardel, La Fontaine ? Vous séchez ?
Sébastien Langloÿs, ça vous parle ? Eh bien tous ces gens de renom sont passés dans les mains du sculpteur toulousain qui a su leur rendre honneur par le biais d’un buste ou d’une statue à leur effigie.
Il faut dire que pour Sébastien, la sculpture c’est un peu comme Obélix avec la potion magique : il est tombé dedans quand il était petit. Originaire de la région parisienne, il était pourtant prédestiné à une carrière dans l’informatique « mais j’ai toujours été passionné par l’art du modelage. À Paris, j’ai commencé à réaliser mes premiers bustes » se rappelle ce toulousain d’adoption. Et il suffira d’une seule rencontre dans la ville rose pour que Sébastien ait le déclic. « Je prenais des cours dans les ateliers des beaux-arts de la mairie de Toulouse quand Gérard De Gramont, spécialiste de la caricature en terre, et petit-fils d’un certain Paul Sabatier, m’a proposé d’associer nos talents. Le jour où il m’a dit « Bienvenue dans ton atelier » j’ai bien compris qu’il m’appartenait de tracer ma voie. »

Sébastien a alors acheté une galerie dans le quartier des Carmes à Toulouse. Il y a réalisé des expos, des cours, des conférences, bref un lieu de partage et d’échanges comme il les aime. Et c’est ici que sa passion pour les statues va accompagner son affection pour les bustes. « Les grandes statues même, corrige-t-il. Celles que vous trouvez dans les parcs ou au coin d’une rue. Histoire que tout le monde puisse en profiter librement à son gré. » Un vrai esprit coopératif, notre Sébastien. Il était donc quasi écrit qu’il allait rejoindre un jour où l’autre la grande famille des sociétaires de la Banque Populaire Occitane. Chose qu’il fera lors de l’acquisition de son second atelier à l’Union, pour gagner en espace et en luminosité.
Il poursuit alors son cheminement et attache autant de passion à trouver des mécènes privés pour financer entièrement ses statues qu’il offre ensuite aux municipalités. « Le procédé est vertueux. Nous sommes dans le gagnant-gagnant. Pour chaque œuvre, 12 maquettes originales sont vendues à des particuliers ou entreprises privées. Ainsi cela me permet en leur nom d’offrir la statue grandeur nature à la ville qui en a fait la demande ». C’est ainsi que Toulouse s’est enrichie de différentes statues (Claude Nougaro dans les jardins du Capitole, Jean de La Fontaine au Jardin des plantes, Carlos Gardel à Compans-Caffarelli, Frédéric Mistral aux allées du même nom). Mais pas que puisque René Goscinny trône à Paris, quand Charles De Gaulle est mis à l’honneur à Nouméa et d’autres œuvres ont mis pied à terre en Angleterre, en Afrique ou en Martinique. Et la prochaine, c’est pour quand ? « Juin 2024, nous répond-il du tac-au-tac. J’ai proposé à la mairie de Toulouse de réaliser la statue d’Antoine de Saint-Exupéry. Elle sera exposée en façade de l’hôtel du grand Balcon (à l’angle de la rue des lois) où séjournait Saint-Ex lors de ses escapades toulousaines. C’est un vrai honneur pour moi de participer à l’anniversaire des 80 ans de sa disparition. Surtout que deux écoles primaires toulousaines vont être associées à ce projet. »
Statues & anecdotes

La première : Le pêcheur et la ramendeuse à Martigues
« Mon premier appel d’offre remporté. C’est la première fois que je réalisais deux personnages en taille réelle en même temps. Surtout que le pêcheur est debout et la ramendeuse assise sur un banc où l’on peut se prendre en photo. Une belle fierté car cette œuvre est devenue aujourd’hui un symbole de la ville. »
La dernière : Jean de La Fontaine à Toulouse
« Celle-là est particulière. J’ai passé toute mon enfance à Château-Thierry où est né Jean de La Fontaine. J’ai répondu à un appel d’offre pour Château-Thierry afin de réaliser une statue mais je n’ai pas été retenu. Je me suis alors obsédé à ce que cette œuvre voie le jour et j’ai fait moi-même un appel d’offre vers les municipalités. Toulouse m’a répondu rapidement. Il fallait ensuite trouver le bon endroit. Nous avons tapé dans le mille en l’exposant dans l’écrin prodigieux du Jardin des Plantes entouré d’animaux, son histoire. »
La plus compliquée à réaliser : Claude Nougaro à Toulouse
« Pari fou de mêler 1 000 personnes à ce travail. Nous avions décidé que tous les amoureux de Claude Nougaro puissent participer à l’élaboration de sa statue. Pour une fois, ce ne sont pas mes mains qui ont travaillé mais ce fut la plus passionnante à réaliser. Un vrai travail de coordination et de partage. »
La plus éloignée : Charles De Gaulle à Nouméa
« L’art n’a pas de frontière. La ville de Nouvelle-Calédonie avait aimé le premier buste de Charles De Gaulle que j’avais réalisé pour la ville d’Epinay-sur-Seine. Ils m’ont alors demandé de réaliser le buste Général en grandeur nature pour leur commune. »
La plus connue : René Goscinny à Paris
« C’est l’œuvre qui m’a généré le plus d’articles dans la presse internationale (une soixantaine). Elle est exposée dans le XVIème arrondissement au pied de l’endroit où il travaillait. Ce fut la première statue sur la BD qui voyait le jour à Paris. Une fierté ! »
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